Abysskiss creuse inlassablement à la recherche de la source et des chants intérieurs inouïs, comme un archéologue futuriste, passant au tamis les vertiges mémoriels d’une civilisation enfouie.

De la chanson amphibie à la musique chambriste contemporaine et avec l’improvisation comme centre architectural, cet orchestre miniature atypique se distingue par son instrumentation pour le moins singulière. Il est à l’initiative de Pierre Tereygeol et Camille Maussion, et il déploie sa curiosité en un nouveau répertoire centré sur la voix.

Entre eau et ciel, Abysskiss déploie des cartographies sonores comme des paysages de papier, sculpte l’air et dispose les sons sur la fresque : constellations de monolithes, pyramides de nuages effervescents et temples de songes.

Entre souplesse des lignes et architecture baroque, cette musique évoque le dialogue des cimes, des danses volcaniques enflammées ou le scintillement des étoiles miroitant dans le reflet des lacs songeurs.

L’oreille se colle au coquillage, écoute le chant de la mer en quête de caps et de rivages, le pavillon fixe l’horizon, par delà la folie des nuages, jusqu’à l’aube du son.